Un peu d’histoire locale
Biganos est un lieu d’histoire et de traditions. Aux alentours du début du 1° millénaire les Boïens ou Boïates vinrent s’implanter sur les bords du bassin et de la Leyre et plus particulièrement à Lamothe maintenant reconnu comme site archéologique gallo-romain et médiéval.
La proximité du bassin d’Arcachon qui était loin d’avoir sa forme actuelle, laisse à penser qu’il y avait certainement un port dans ce secteur, peut-être même un avant-port de Bordeaux selon les résultats des dernières fouilles archéologiques réalisées en 2006.
Le pittoresque petit port de Biganos existe avec certitude depuis plus d’un siècle. Même s’il a connu un nouvel essor et a été agrandi par quelques darses au cours des dernières décennies, sa physionomie générale n’a, comme on peut le voir sur les cartes postales anciennes, que peu changée.
Le port de Biganos au début du siècle dernier
2004 débuts de l’aventure pour « La Boïenne »
- Biganos était une des trois dernières communes du Bassin d’Arcachon à n’avoir pas participé au renouveau du patrimoine maritime du Bassin.
- La municipalité de Biganos décide donc en 2004 de se lancer dans ce challenge et finance la construction d’une pinasse à voile bateau de travail traditionnel de l’ostréiculture et de la pêche Arcachonnaise.
- Les couleurs Boïenne allaient enfin flotter lors de toutes les manifestations nautiques traditionnelles organisées sur le bassin pendant la période estivale voire lors de rassemblement de vieux gréements comme par exemple à Brest ou à Douarnenez….
Pinasses à voile du bassin d’Arcachon
Choix du chantier naval
- Le lycée de la mer de Gujan Mestras et sa section charpente navale ont été choisis pour assurer cette réalisation.
- La construction de cette nouvelle pinasse, outre le fait de voir la naissance d’une nouvelle unité sur le Bassin D’Arcachon (il n’en reste aujourd’hui qu’une vingtaine) allait servir de support pédagogique aux élèves du Lycée
Conception et plan
- La carène a été dessinée et construite par Gérard Carrère, charpentier marine et professeur au Lycée des métiers de la Mer de Gujan Mestras.
- La mise en chantier a débutée en septembre 2004
- La mise à l’eau a été effectuée fin juillet 2005
Description & Jauge de la pinasse à voile
La pinasse à voile est à l’origine un bateau de travail réservé à l’ostréiculture
C’est un bateau aux lignes très épurées. La carène fine est étroite (1.80m au maître bau & 1 m à la sole) et élancée (8.50m).
Son fond plat (la sole) et son très faible tirant d’eau (une vingtaine de cm) en font un bateau particulièrement adapté aux contraintes d’approche des parcs ostréicoles, et des hauts fonds du bassin.
Dotée d’une voile au tiers enverguée de 29 m2, la pinasse à voile montre sur l’eau non seulement toute son aptitude à la navigation sur le Bassin mais aussi sa vivacité.
Aujourd’hui, la reconstruction de ces bateaux en bois doit être réalisée selon des caractéristiques les plus fidèles possible de celles de ses origines.
Plan schématique d’une pinasse à voile
Plan de la Boïenne
Description et photos des travaux
Premiers assemblages : étrave & quille
Premiers assemblages: Pose de la quille et des gabarits de couples
Assemblage de l’étrave et de la quille
Détail de l’étrave
Vue de l’intérieur
Mise en place des quilles d’angle et des varangues
Mise en place des quilles d’angles et préparation au brochetage des gal bords
Brochetage: opération qui permet de copier une forme sur un gabarit à l’aide d’un compas, et permettre par report un traçage précis sur la pièce de bois à débiter, ici du gal bord
Brochetage du gal bord
Ajustage d’un bordé et mise en forme
Bordé et gal bord en place
Étuvage et pose des membrures
Pose cingle
Visite du chantier par les elus de Biganos
Toste et planche à trous
Mat en position de navigation dans la toste et la planche à trous
Tête de mat
Juillet 2005 Port de Biganos
La Boïenne touche l’eau pour la première fois
Pour la Boïenne et son jeune équipage, c’est bien parti.
Vous la reconnaîtrez facilement à sa couleur verte & à sa coquille Saint Jacques sur la voile
Définitions
Nicolas Aubin: Dictionnaire de marine, contenant les termes de la navigation et de l’architecture navale.
PINASSE
C’est un bâtiment fait à poupe quarrée, dont l’origine vient du Nord, & qui est fort en usage en Hollande.
On croit qu’on l’a appelé ainsi de Pinus, Pin, à cause des premières pinasses qui ont été faites de pin. C’est aussi un petit bâtiment de Biscaie, qui a la poupe quarrée. Il est long, étroit & léger, ce qui le rend propre à la course …
Le mot « pinasse » est en fait retrouvé dans différents pays, du Nord au Sud de l’Europe, dans différentes tailles et types de navigation.
Les pinasses (tilloles) du Bassin d’Arcachon apparaissent dans les archives dès le 16° & 17°siècle. Au début du 20° siècle, les pinasses à voile et les pinassotes de petites tailles représentaient l’essentiel de la flotte présente dans les ports.
Leurs carènes caractéristiques avec le fond plat et l’étrave relevée, étaient en chêne pour la quille, les quilles d’angle et les varangues, en pin pour les bordés et en acacia pour les membrures.
Lexique
GALBORD |
Premier bordé en sole, en bas contre la quille. Le deuxième est le contre galbord, le troisième étant le ribord. |
ÉTAMBOT |
Pièce plus ou moins courbe dans le prolongement de la partie arrière de la quille. Elle reçoit dans la râblure le bout des bordés et galbords (pour les navires ayant la partie avant et ou arrière pointue). |
ÉTRAVE |
Pièce avant de la coque en prolongement de la quille, à laquelle elle est fixée L’assemblage étrave /quille se fait en 3 parties .L’extrémité supérieure de l’étrave en est le nez. |
ÉTUVAGE |
L’étuvage consiste à faire bouillir dans une caisse ,des pièces de bois( membrures ,cingles ) grâce à la vapeur d’eau , la chaleur et l’humidité, le bois ainsi assoupli peut être ployé et courbé sans se casser. |
BORDE |
Pièces de bois fermant le coté de la carène. Ces bordés sont fixés sur les membrures par des rivets cuivre. |
BOUCHAIN |
Partie angulaire de la carène dont la jonction entre le bordé(coté) et la sole(fond) est assuré par la quille d’angle . |
BROCHETAGE |
Étude par traçage au compas de la forme et des dimensions de bordés ou galbords sur un gabarit pour qu’il puisse s’ajuster contre le bordage précédent ou contre la râblure. |
CLIN |
Manière de disposer les bordés en les faisant se recouvrir l’un l’autre par in biseau. |
MEMBRURES |
Les membrures sont des pièces étuvées ployées ou pliées, qui sont de petites sections qui permettent de fixer par rivetage en cuivre les bordés. Elles garantissent aussi une liaison entre le bordage, la quille d’angle et la sole. |
PARCLOSE |
Virure, dernière pièce longitudinale que l’on pose en force à la fin de la construction. |
QUILLE |
Pièce axiale longitudinale de la charpente de la pinasse. Elle se termine à l’avant par l’étrave et à l’arrière par l’étambot. C’est la colonne vertébrale de la carène sur laquelle seront fixées transversalement, les varangues. |
RÂBLURE |
Feuillure ou encoche triangulaire pratiquée le long de la quille de l’étrave, de l’étambot, et des quilles d’angles et qui permettent la fixation des bordés. |
SABOT |
Pièce de bois d’emplanture du mât. |
TOLET |
Cheville en acacia enfoncée dans un trou pratiqué dans le plat-bord et la cingle .Ils permettent de maintenir un aviron pendant sa nage, ou amurer la voile. |
VARANGUE |
Pièce de bois perpendiculaire à la quille et dont à l’axe longitudinal de la coque. Elle épouse la forme de la coque intérieurement. La sole est clouée sur les varangues à l’aide de pointes galvanisées |
Wikipedia
La pinasse est une embarcation typique du bassin d’Arcachon et du littoral gascon : longue, étroite, à l’avant très relevé, elle est généralement en bois (pin des Landes) et à fond plat. Marchant à la voile (pinassotte ou tillole) ou au moteur, elle a retrouvé aujourd’hui une grande popularité.